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Sur un second tableau, Guillot dépeint une autre scène quotidienne de la vie des sœurs du Carmel de Saint-Denis : l’accomplissement de leur mission d’infirmières. A l’infirmerie du carmel de Saint-Denis, les carmélites devaient y recevoir leurs sœurs malades avec bienveillance et sollicitude. Elles les assistaient pendant la visite des médecins et les soins et leur administraient des remèdes. Le tableau nous présente deux grandes salles constituant l’ancienne infirmerie du Carmel. Celles-ci abritent des séries de lits garnis de rideaux de coton blanc accueillant différents malades auprès desquels s’affairent les sœurs.

Tableau de l'infirmerie

Le carmel possédait également sa propre pharmacie (ou « apothicairerie »), afin de conserver médicaments et autres remèdes nécessaires aux soins. A gauche, on y retrouve deux sœurs : tandis qu’en arrière-plan, une sœur range sur une étagère un pot contenant une préparation médicamenteuse, une autre semble en fabriquer une, en mélangeant des ingrédients au fond d’un récipient.

Au niveau des trois premiers lits, deux sœurs apportent de l’eau et une troisième tend un bouillon à une malade. Une carmélite prend le pouls d’une patiente alors qu’une autre semble réajuster son bonnet de nuit.

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Au centre du tableau, devant la cheminée, deux carmélites insèrent des braises dans une bassinoire, récipient en cuivre, fixé à un long manche de bois et destiné à être passé sous les draps des lits afin de les réchauffer.

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Enfin, à droite du tableau, une sœur sert le repas à une convalescente installée à une petite table.

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A la bougie, une sœur aide un médecin à réaliser une saignée, pratique médicale très courante à l’époque et pourtant dangereuse car elle affaiblit considérablement le patient. Le sang est récupéré dans de petits récipients en métal.

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En arrière-plan, un prêtre est venu pour administrer l’extrême-onction à une malade, dernier sacrement dans la vie d’un catholique. Celle-ci doit le libérer de ses ultimes péchés et lui assurer une place au paradis. Le prêtre représenté ici célèbre la cérémonie en tenant dans ses mains un calice contenant probablement l’huile bénite. Des religieuses l’entourent.

Le tableau rend compte des « sentences », ces pensées philosophiques inscrites sur les murs de toutes les salles du carmel de Saint-Denis. Elles incitent les carmélites à la méditation. Celles inscrites sur les murs de l’infirmerie invitent ses occupantes à éprouver la souffrance pour faire corps avec la douleur du Christ, ressentie lors de la Passion (soit l’ensemble des événements qui ont précédés et accompagnés la mort de Jésus par crucifixion). Elles incitent également à se réfugier dans la prière afin d’apaiser et de purifier l’âme. Affronter la souffrance et la douleur permet de se rapprocher du Christ avec force et vertu.

Laurent Guillot, L’infirmerie, après 1770, huile sur toile, Musée d’art et d’histoire de Saint-Denis.
(Zooms ci-dessous,
© Musée d’art et d’histoire de Saint-Denis / Flora Duret).
 

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