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Le XIXe siècle est une période très instable politiquement. Les régimes et les troubles socio-politiques se sont succédés, marquant durablement et profondément la société et le paysage français. Ainsi, deux empires (1804-1815, 1852-1870), deux monarchies (1815-1830, 1830-1848) et trois républiques (1792-1804, 1848-1852, 1870-1940) se sont enchaînés; parallèlement trois révolutions ont également secoué le pays.

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Les années post-révolutionnaires sont marquées par l‘arrivée progressive de Napoléon Bonaparte au pouvoir. Celui-ci est nommé premier Consul en 1799. Il installe alors un régime fort, centralisé et autoritaire. En 1804, l’Empire est proclamé : Napoléon se fait sacré empereur le 4 décembre de la même année, au sein de la cathédrale Notre-Dame de Paris, au côté de son épouse, Joséphine de Beauharnais.

 

Napoléon Ier met en place une forte politique d’expansion, en remportant de nombreuses victoires à l’extérieur (notamment Austerlitz en 1805 et Iéna en 1806). Cependant, l’Europe entière forme progressivement une coalition contre la France, qui est envahie à partir des années 1814 (traité de Paris du 30 mai 1814). Napoléon Ier abdique. Exilé sur l’île d’Elbe, il pense à sa revanche et tente un dernier coup de force, lors de la période dite des Cent Jours. Accompagné de plus de 300 000 hommes, il prépare son retour à Paris. Ce dernier combat se conclue cependant par un échec : Napoléon abdique le 22 juin. Le gouvernement britannique l’exile sur l’île Sainte-Hélène où il meurt le 5 mai 1821. Cette dernière défaite marque la fin de l’Empire.

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La Monarchie de Juillet est instaurée en 1830, à la suite des « Trois Glorieuses ». La dynastie des Bourbons (installée au pouvoir depuis le XVIe siècle, avec Henri IV) est remplacée par celle des Orléans. On assiste à l’avènement de Louis-Philippe. Son règne est pleinement influencé par des penseurs emprunts de l’idéologie des Lumières. Cependant, il est également marqué par une forte crise économique, précipitant la chute du régime. S’ensuit une montée du chômage et un mécontentement appuyé de l’opposition. Cette dernière se révolte en 1848. Des barricades sont levées et érigées au sein de la capitale. La confrontation entre le peuple parisien et la garde royale est sanglante. Elle entraîne l’abdication du roi, le 24 février de la même année. Il s’exile en Angleterre, dans un château mis à sa disposition par la reine Victoria.

La IIème République est aussitôt proclamée. Un républicain modéré est nommé à sa tête, Alphonse de Lamartine. Cependant, le gouvernement provisoire comprend plusieurs membres plus radicaux, tel que Louis Blanc. Des mesures concernant l’abolition définitive de l’esclavage, le droit du travail sont mises en place, et le suffrage universel masculin est instauré (désormais tous les hommes de nationalité française, âgés de 21 ans, et jouissant de leurs droits civils et politiques peuvent voter).

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Jacques-Louis David, Sacre de l'empereur Napoléon Ier et couronnement de l'impératrice Joséphine dans la cathédrale Notre-Dame de Paris, le 2 décembre 1804, entre 1806 et 1807, huile sur toile, Musée du Louvre, département des peintures, Paris.

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David vient d'être nommé premier peintre de l'empereur. Il est chargé par Napoléon de réaliser quatre tableaux de cérémonie relatant les grandes étapes de la cérémonie : l'intronisation, le couronnement, la

distribution des aigles et l'arrivée à l'Hôtel de ville.

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© Musée du Louvre

La monarchie est alors restaurée dès 1815 : il s’agit de la période dite de la Restauration. Louis XVIII (frère cadet de Louis XVI) accède au trône marquant le retour de la monarchie de droit divin. Pendant plusieurs années, la France a connu de nombreuses réformes qui ne peuvent plus être ignorées : la promulgation du Code civil en 1804, le concordat de 1801 (organisant les rapports entre les différentes religions et l’État dans toute la France), par exemple. Louis XVIII rédige donc une charte préservant certains acquis de la Révolution.

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En 1825, Charles X (troisième frère de Louis XVI et Louis XVIII) accède au pouvoir. Tout d’abord, il renoue avec la tradition du sacre, le 29 mai 1825 dans la cathédrale de Reims, marquant un retour à la tradition de l’Ancien Régime. En ce sens, Charles X s’oppose vivement aux compromis proposés par la Charte mise en place par son frère, Louis XVIII. En 1830, il dissout l’Assemblée, espérant obtenir une majorité élargie. Cette action se solde par un échec, puisque l’opposition libérale - prônant la garantie des libertés individuelles au sein de la société, notamment les libertés politique, de conscience, et liberté d’entreprendre – en sort renforcée. En contrepartie, le roi met alors en place une série de mesures répressives. Celles-ci soulèvent la colère du peuple parisien qui se révolte lors des journées dites des « Trois Glorieuses », les 27, 28 et 29 juillet 1830. Cette révolution de Juillet provoque la chute, puis l’exil, de Charles X.

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Dès 1852, celui-ci contraint le Sénat à adopter une nouvelle constitution proclamant le Second Empire (1852-1870). Son gouvernement est très actif et belliqueux. Aussi dans le but de redresser l’économie du pays, il obtient, dans un premier temps, la quasi-totalité des pouvoirs, grâce à la promulgation d’une série de lois favorables. Cette emprise va s’assouplir progressivement. Le décret du 24 novembre 1860 (complété par les sénatus-consultes des 2 – 3 février et 31 décembre 1861) réforme la constitution de 1852 : le droit d'adresse (demande d'explication portée à un ministre) du Sénat et du Corps législatif est rétabli.          

Cette nouvelle constitution est parlementaire et davantage démocratique. Néanmoins, les élections de mai 1869 engendrent des combats de rue. Si les candidats favorables à l'Empire l'emportent, l'opposition, majoritairement républicaine, obtient la majorité des voix dans les grandes villes.

Cependant, cette République ne survit pas aux premières élections. Les lois favorisant l’accès à l’emploi des ouvriers sont supprimées. Une vive agitation secoue de nouveau le pays et inquiète la bourgeoisie conservatrice. Celle-ci, par crainte de voir l’anarchie s’installer, s’allie aux monarchistes pour adopter, dès novembre 1848, une nouvelle Constitution. Celle-ci place le pouvoir entre les mains d’un président élu pour quatre ans. Le nouveau président élu est Adolphe Thiers.

Cependant, au cours du XIXe siècle, les avancées héritées de la Révolution sont souvent remises en cause. En ce sens, les conservateurs et les monarchistes remportent la majorité à l’Assemblée aux dernières élections. Le président cherche également à prolonger son mandat de dix ans. Aussi, face à une assemblée réticente, Louis-Napoléon Bonaparte, neveu de Napoléon Ier, réalise un coup d’État le 2 décembre 1851.

À la suite de ces élections, Napoléon III accepte de nouvelles concessions. De plus, il lance un plébiscite national le 8 mai 1870, qu’il remporte : « Le Peuple approuve les réformes libérales opérées dans la Constitution depuis 1860, par l'empereur, avec le concours des grands corps de l'État, et ratifie le sénatus-consulte du 20 avril 1870 » (intitulé du Référendum sur la Constitution de 1870).

 

Cependant, les relations extérieures se dégradent au même moment, notamment avec la Prusse de Bismarck. La guerre est déclarée le 19 juillet 1870. La France est mal préparée. La défaite est alors inévitable. Napoléon III est capturé et fait prisonnier à Sedan, le 1er septembre 1870. Paris est alors assiégée par les troupes prussiennes, dès le 4 septembre : la foule envahit le Palais Bourbon. Le même jour, Léon Gambetta, député républicain, proclame la chute de l’Empire et l’avènement de la IIIème République (1870-1940).

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Le siège de Paris dure plus de quatre mois. Les élections législatives de février 1871 donnent la majorité aux députés monarchistes. Ces derniers sont favorables aux conditions de paix imposées par la Prusse. Cependant, le peuple parisien s’oppose vivement au nouveau gouvernement mené par Adolphe Thiers, et dénonce l’armistice signée avec l’Allemagne (unification des États allemands conclue en 1871). Un gouvernement insurrectionnel et révolutionnaire se forme alors : c’est la Commune de Paris.

Eugène Delacroix, La Liberté guidant le peuple, 1830, huile sur toile, Musée du Louvre, département des peinture, Paris.

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Une allégorie inspirée par l'actualité : elle a pour cadre les trois journées du soulèvement populaire parisien contre Charles X, les Trois Glorieuses.

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© Musée du Louvre

Anonyme, Cavalerie d'Allonville dans les rues de Paris, le 2 décembre 1851, 1851 ou 1852, gravure ancienne. 

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