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La religion au XIXe siècle : une réaffirmation institutionnelle

 

A la fin du XVIIIe siècle, la Révolution française avait rompu l’union entre la sphère politique et la sphère religieuse, caractéristique de l’Ancien Régime. Par réaction, entre 1815 et 1830, la Restauration apparaît comme un régime particulièrement clérical : les lois sur l’interdiction du divorce datent de 1816, par exemple. L'Eglise catholique se réaffirme en reformant d’anciens ordres, tels que les Bénédictins et les Dominicains, ou en créant de nouveaux ordres comme celui des Augustins. Certaines personnalités comme Chateaubriand souhaitent un retour à l’ordre ancien et une rupture radicale avec la modernité. D’autres, comme Lamennais, prônent au contraire un catholicisme libéral, intégrant la liberté d’expression et de conscience. Mais ce mouvement libéral est condamné par le Pape en 1832.

Un climat de doute vient ébranler la foi : la religion mise en question

 

L’esprit des Lumières s’enracine dans la société, faisant écho aux souvenirs de la Révolution. Dans les années 1820, l’athéisme (ou négation de l’existence de Dieu), quoique prohibé, se développe dans les collèges royaux.

 

La Révolution de 1830 est très anticléricale. A partir des années 1850, les progrès des sciences et le rationalisme philosophique ébranlent certains éléments essentiels de la doctrine religieuse : Charles Darwin montre que l’homme est une espèce comme les autres et que son évolution est en partie due au hasard ; le philosophe et historien Ernest Renan présente la science comme le seul système de pensée en mesure de résoudre les problèmes existentiels de l’homme.

 

De plus, l’exode rural et l’urbanisation accélérée accentuent le recul de la pratique religieuse.

Présence religieuse dans la seconde moitié du siècle

 

Parallèlement, les mouvements catholiques réagissent en sacralisant la figure du pape, incarnation de la véracité de la pensée catholique, notamment auprès des populations rurales.

 

Un nouveau souffle de piété religieuse, fondée sur le sentiment et l’émotion, contrebalance le développement du rationalisme. L’Eglise s’appuie sur une logique de démonstration spectaculaire : fastes des fêtes liturgiques et des pèlerinages et forte médiatisation des miracles (comme les apparitions de la Vierge à La Salette en 1846 ou à Lourdes en 1858). La piété populaire reste forte.

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Les bénédictions rythment les travaux des champs en présence du clergé ; les jeunes filles vêtues en communiantes, le clergé et les notables locaux parcourent la campagne dans le but de favoriser la bénédiction des récoltes.
 

André Gill, Caricature de Darwin, 1880, dans « La Petite Lune n° 10 », Hebdomadaire anticlérical publié de 1878 à 1879, fondé et dessiné par André Gill. Une du numéro 10, publication 1880,  Bibliothèque Nationale de France.
 

 

Tout en défendant des idées fortement anticléricales, La Petite Lune caricature ici Darwin en le représentant comme un singe, en référence aux clichés véhiculés à l’époque sur la théorie de l’évolution.

 

© Bibliothèque Nationale de France).

Montbard, Une procession en Province, Musée d'art et d'histoire de Saint-Denis.

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(n° inv. 2010.0.1181.4.4)
 

© Musée d’art et d’histoire de Saint-Denis

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