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Des prises de position parfois violentes

 

Le 4 avril 1871, l'archevêque de Paris, Georges Darboy, est arrêté comme otage. Les églises Saint-Laurent et Notre-Dame-des-Victoires sont perquisitionnées. Les Communards souhaitent échanger l'archevêque contre Auguste Blanqui, détenu par le gouvernement d'Adolphe Thiers. En définitive, le prélat est fusillé avec quatre autres ecclésiastiques, en réponse à la progression des troupes versaillaises. D'autres exécutions sommaires de religieux ont lieu par la suite.

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La religion et la question de l’anticléricalisme après la Commune

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- Présence anticléricale
L’anticléricalisme est demeuré une composante importante de la politique et de la société françaises, après la Commune. De 1906 à 1912, paraît par exemple un hebdomadaire intitulé La Calotte, terme désignant un petit bonnet rond porté par les ecclésiastiques. On y trouve des caricatures telles que « L’éclipse » : « Le soleil luit pour tout le monde excepté pour les malheureuses brutes qui vivent à l’ombre du cléricalisme ». Sur cette caricature, un religieux projette une grande ombre sur le monde, en tirant sur sa soutane. Il empêche ainsi le passage des rayons du soleil. Il s’agit d’une métaphore de l’obscurantisme. Le prêtre fait obstacle à la lumière, c’est-à-dire à l’exercice de la raison pour atteindre la vérité.
 

- Maintien du fait religieux
Parmi les nombreuses églises construites au XIXe siècle, la basilique du Sacré Cœur a été édifiée de 1876 à 1919 sur la colline de Montmartre, là où débuta l’insurrection de la Commune lorsque les troupes commandées par Adolphe Thiers étaient venues enlever les canons qui s’y trouvaient. Le choix de cet emplacement symbolique correspond au désir d’« expier les crimes des fédérés ».

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Séparer la religion et l’Etat : une volonté des Communards

 

En octobre 1870, juste après la chute du Second Empire, le professeur Jean Macé, fondateur de la Ligue de l’Enseignement, lance une pétition pour la laïcité de l’école qui recueille rapidement plus d’un million de signatures. Plusieurs écoles laïques sont alors ouvertes dans Paris, comme l’école municipale de garçons du IIe arrondissement, rue Montorgueil, le 9 novembre 1870.

 

Le 29 novembre 1870, le journaliste et historien Louis Asseline demande que les écoles congréganistes du XIVe arrondissement soient dirigées par des instituteurs et institutrices laïcs.

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En mars 1871, la Commune de Paris rompt le Concordat de 1802 qui décrivait le catholicisme comme « la religion de la majorité des Français » et faisait des membres du clergé des travailleurs au service de l’Etat.

 

Le 1er avril 1871, les délégués de la Société L’Education nouvelle remettent une requête aux membres de la Commune : ils souhaitent que l’instruction religieuse soit laissée aux familles et supprimée dans toutes les écoles et dans tous les établissements dont les frais sont payés par l’impôt.

 

Le 2 avril, la Commune décrète la suppression du budget des cultes et la sécularisation des biens des congrégations religieuses.

 

Le 8 avril, le délégué à l’instruction communale du XVIIe arrondissement, Joanny Rama, invite les instituteurs et institutrices des écoles et salles d’asile publiques de l’arrondissement à appliquer strictement la seule méthode expérimentale ou scientifique, partant de l’observation. L’enseignement de la morale doit être indépendant de la religion.

 

Le 28 avril, une Commission d’organisation de l’enseignement est instituée par le délégué de la Commune à l’enseignement, Edouard Vaillant.

 

Après la Commune, les Républicains, partisans du progrès scientifique, militent pour une séparation de l’Eglise et de l’Etat et de l’Eglise et de l’éducation, défendue plus tard dans les lois Ferry (1881-1882) et dans la loi Goblet (1886).

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La définition du mouvement anticlérical

 

L’anticléricalisme se définit comme un mouvement de méfiance à l’égard de la religion en tant qu’organisation sociale, avec ses cadres administratifs qui forment le clergé. Contre cette organisation cléricale, l’anticléricalisme prône la liberté de conscience individuelle et se reconnaît en général dans le rationalisme et l’esprit d’analyse hérités de la philosophie des Lumières. Dans la seconde moitié du XIXe siècle, les anticléricaux se sont notamment opposés à l’idée que le pape pouvait être en même temps un chef d’Etat temporel et qu’il disposait d’une autorité spirituelle absolue (ultramontanisme). En France, ils ont combattu tout particulièrement les interventions épiscopales dans les affaires politiques ainsi que le culte populaire des apparitions mariales.

 

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Dupendant, Travail & Progrès, Ignorance & Superstition, Musée d'art et d'histoire de Saint-Denis (n° inv. 2010.0.1318).


© Musée d’art et d’histoire de Saint-Denis.

Georges Pilotell, Dieu pétrolier, Incendie de Sodome (3,767 ans avant la Commune), Musée d'art et d'histoire de Saint-Denis (n° inv. 2010.0.779).

    
© Musée d’art et d’histoire de Saint-Denis.

Georges Pilotell, Décidément si Dieu existait, il faudrait l'exécuter, Musée d'art et d'histoire de Saint-Denis (n° inv. 2010.0.770).


© Musée d’art et d’histoire de Saint-Denis.

Jules David, Massacre des otages / Mgr Darboy, archevêque de Paris et ses Compagnons fusillés à la Roquette le 24 Mai 1871, Musée d'art et d'histoire de Saint-Denis (n° inv. 2010.0.651).

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© Musée d’art et d’histoire de Saint-Denis.

Jules David, Assassinat des otages - Derniers moments de Mgr Darboy à la Roquette, Musée d'art et d'histoire de Saint-Denis (n° inv. 2010.0.1757).   
 

© Musée d’art et d’histoire de Saint-Denis.

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