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Sous l’Ancien Régime (XVII-XVIIIe siècles), la reine n’était pas l’égale du roi, puisqu’elle n’assurait le pouvoir qu'au titre de ses enfants mineurs. Aussi, si elle pouvait parfois participer au Conseil du roi, ou bien l’influencer dans ces choix et décisions politiques, elle se devait de rester subordonnée à son royal époux. Ce statut transparaissait dans les cérémonies officielles, comme le sacre et les funérailles.  

Le sacre

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Alors que le sacre du roi avait lieu à Reims (à l’exception de celui d’Henri IV qui eut lieu à Chartres en 1594), une tradition fixait celui de la reine à Saint-Denis (même si certains ont se dérouler à la Sainte-chapelle). Il était différent de celui du roi, puisque son degré de sacralité était moindre. De plus, celui-ci n’était pas systématique, ou bien pouvait être organisé des années après son accession au trône. Généralement, la cérémonie se déroulait en quatre temps :

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- L’onction : de l’huile bénite était déposée sur la tête et la poitrine de la reine, avec une huile sanctifiée ; par cet acte, la reine participe au cérémonial sacré.

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- Le don des attributs : l’anneau supposant une union mystique (entre la reine et Dieu), le sceptre (symbole du pouvoir, mais plus petit que celui du roi), et la main de justice (utilisée dans le cadre de la régence).

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- Le couronnement : les barons et les princes déposaient alors la couronne sur sa tête.

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- La messe : dite comme la messe royale, durant laquelle la reine communiait sous les deux espèces (le pain et le vin).

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Pour la reine, le sacre était une véritable intronisation monarchique. Cependant, elle ne pouvait pas exercer les fonctions spirituelles et thaumaturgiques (actions pouvant être considérées comme des miracles), et n’était pas investie du pouvoir : la reine ne devait pas faire de l’ombre à son époux. Ainsi, la reine pouvait revêtir plusieurs statuts, tandis que le roi, invariant, conservait fermement sa place et son rôle de dirigeant.

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Après le sacre, la reine faisait son entrée dans Paris. Il s’agissait d’un moment très important et très symbolique, puisqu’il participait du dialogue avec le peuple. Il permettait de présenter la nouvelle reine à l’ensemble du royaume. En ce sens, c’était alors l’occasion de nombreuses fêtes qui pouvaient durer plusieurs jours.

Les funérailles

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Les funérailles permettent de mettre en scène la reine dans une seconde grande célébration. Pendant plusieurs jours, de grandes processions se formaient jusqu’à la basilique de Saint-Denis, où étaient enterrés les souverains. Dans ces moments, la société tout entière (toutes classes sociales confondues) sortait et pouvait se pavaner, se montrer à l’ensemble du monde. Tous les corps religieux, séculiers et réguliers étaient représentés, accompagnés des hauts dignitaires ecclésiastiques mis en avant.

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Ces cérémonies étaient fortement théâtralisées afin de rendre un dernier hommage à la défunte. Des portraits étaient dressés, et des sons et des lumières animaient les célébrations. De plus, la foule se désolait et pleurait la perte de sa reine ; on notait même la présence de crieurs de rues.

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Les funérailles servaient avant tout à valoriser le pouvoir royal, et la dynastie régnante. Des discours étaient alors prononcés afin de retracer la vie de la défunte reine, notamment sa vie et son engagement politique avant son mariage, et son accès au trône. Ses origines sont chargées de valeurs positives, puisqu’elles témoignaient de sa grandeur et des profits dont la France avait pu bénéficier. Néanmoins, ces derniers instants de vie publique permettaient d’établir une dernière communion entre le corps politique et le corps social.

Alexis Simon Belle, Portrait de Marie Leszczynska, 1730, huile sur toile, château de Versailles et de Trianon.

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Les portraits étaient un moyen de présenter la reine et diffuser son image dans le royaume.

 

© Réunion des Musées Nationaux

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