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Maxime Le Boucher,Visite de Louis XV à Madame Louise de France, 1882, huile sur toile, Musée d’art et d’histoire de Saint-Denis.

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© Musée d'art et d'histoire de Saint-Denis

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Contexte historique

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Louise-Marie de France (1737-1787), dite Madame Louise ou Madame Dernière, était la plus jeune fille des sept filles du roi Louis XV et de la reine Marie Leczinska. Supportant mal le cérémonial de la cour et les constantes représentations, elle demande l’autorisation à son père, en 1770, de devenir carmélite au couvent de Saint-Denis. Elle souhaite expier les péchés de celui-ci : « Moi carmélite, et le roi tout à Dieu ».

Description

 

La scène représentée relate une visite de Louis XV à sa fille Louise dans sa cellule au couvent de Saint-Denis. Louis XV est assis sur le lit, tourné vers Madame Louise, debout face à lui. Il lui tient tendrement la main droite. Le décor est austère. Seules une croix et une sentence « Eternité » ornent les murs blancs de la pièce, et le mobilier est réduit au strict nécessaire (un lit et une petite commode sont représentés). Les habits de la jeune femme sont très sombres. Cette robe de bure noire et blanche très épaisse contraste fortement avec les étoffes rouges soyeuses de son royal père, paré de nombreux accessoires (ses souliers, son chapeau et sa perruque notamment). Dans ce tableau, tout semble éloigner ces deux personnages, vivant dans deux mondes différents.

Analyse iconographique

 

Une scène familiale est présentée, dans une atmosphère calme et apaisante.

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Louis XV fut reçu à plusieurs reprises dans la cellule de sa fille, pour qui il éprouvait une profonde tendresse. À travers ce tableau, il semble d’ailleurs s’inquiéter pour elle, et ses conditions de vie. Aussi, la tenue de chacun des deux personnages renvoie à leurs deux mondes diamétralement opposés : la rigueur et l’austérité du couvent du Carmel de Saint-Denis, opposées à la frivolité et la galanterie propres à la cour de Versailles de cette époque. Madame Louise de France, debout face au roi, peut sembler dominer la scène. Une diagonale relie sa tête à celle de son père : au-dessus d’elle une lumière blanche irradie la pièce, tandis que son père se tient davantage dans la pénombre (couleurs sombres des meubles et des draps).

Louise de France consacre son engagement au couvent de Saint-Denis à la purification de l’âme de son père. Par la prière, Louise tente d’expier les péchés du roi, connu pour ses multiples conquêtes, dont la fameuse Madame du Barry, afin de lui assurer le salut divin. 

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La religion, ainsi présentée par la figure de Louise de France, droite, solide et dominante peut apparaître comme salvatrice, apportant une certaine pureté et sérénité. Celle-ci combat alors le malheur et les vices, en particuliers ceux de la servitude, des plaisirs et des intrigues politiques apportés par l’exercice du pouvoir et les divertissements de la cour.

Philippe II d’Orléans et Louis XV, Inconnu.

 

A droite le futur roi Louis XV (1710-1774), à gauche Philippe d'Orléans, duc d'Orléans (1674-1723), régent de France, autour de 1718.

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© Domaine public.

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