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Ces femmes qui ont marqué le XIXe siècle grâce à leur combat pour l’indépendance

Marie Gouze de son vrai nom, est née à Montauban dans une famille modeste, d’un père boucher et d’une mère servante. Selon plusieurs rumeurs, elle serait la fille du poète Le Franc de Pompignan, voire la « bâtarde » du roi Louis XV.

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En 1765, à l’âge de 17 ans, elle se marie avec Louis Aubry, un officier de bouche de l’Intendant, avec qui elle aura, deux ans plus tard, un enfant. Elle se retrouve veuve à l’âge de 20 ans. Avec son fils, elle part alors s’installer à Paris, ne voulant pas tenir son rôle de bourgeoise provinciale.

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Elle prend le pseudonyme d’Olympe de Gouges (créé à partir du prénom de sa mère et de son patronyme). Elle devient courtisane et femme de lettres (elle rédige L’esclavage des Nègres, par exemple).

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La Révolution lui donne l’occasion de faire valoir ses idées politiques, en avance sur son temps. Elle participe, par ses écrits, aux débats politiques et met sa plume au service des femmes, de leur émancipation et de la lutte pour l’égalité des droits. Sa Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne (1791) est l’un des textes fondateurs des mouvements féministes des XIXe et XXe siècles.

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Accusée d’être l’auteure d’une affiche girondine placardée sur les murs de Paris, elle est arrêtée le 20 juillet 1793 et guillotinée le 3 novembre 1793.

Anne-Josèphe Terwagne de son vrai nom, est la fille d’un couple de laboureurs belges. Elle fuit sa famille à l’âge de 14 ans, devient successivement vachère, servante puis dame de compagnie. Elle voyage à Paris, à Londres et en Italie.

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Elle est à Naples lorsqu’elle apprend la convocation des Etats généraux en France. Elle décide de rentrer immédiatement à Paris, sous le nom de Théroigne de Méricourt. Elle participe  à la prise de la Bastille et au cortège insurrectionnel qui se rend, le 5 octobre 1789, à Versailles.

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Habillée en amazone (pistolet à la ceinture et sabre au côté), « la Belle Liégeoise » tient salon et crée le Club des Amis de la loi qui intègre finalement le Club des Cordeliers. Souhaitant informer le peuple des travaux de l’Assemblée, elle devient une figure connue des tribunes publiques, où elle n’hésite pas à exprimer ses opinions.

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Elle s’affirme contre les royalistes et contre la bourgeoisie. En 1792, elle œuvre pour créer une « phalange d’amazones », en vue de la guerre, et prend également part aux insurrections des 20 juin et 10 août 1792. Accusée de soutenir le chef de file des Girondins, elle est flagellée en public par des «Tricoteuses » en mai 1793. Déclarée folle par l’un de ses frères, elle est internée à l’hôpital de la Salpêtrière en 1794. Elle y meurt le 23 juin 1817.  

« Elle a combattu sans relâche pour le triomphe de la démocratie républicaine et libérale et consacré sa vie entière à la défense des droits opprimés de la femme et de l’enfant ». Tels sont les mots inscrits sur la stèle de granit érigée en sa mémoire dans le quartier de l’Hermitage (Pontoise), où elle possédait une maison.

 

Née au sein d’une famille bourgeoise, libérale et anticléricale, elle ressent très tôt le besoin d’étudier la Bible, la patristique (discipline traitant de la vie, de l'œuvre et de la doctrine des Pères de l'Église) et de chercher à comprendre les religions orientales. Elle apprend le grec et le latin pour découvrir la pensée des auteurs anciens, tels que Cicéron et Démosthène, et l’art oratoire (il est intéressant de noter que cette formation était alors le privilège des garçons de la haute société).  Elle étudie également les écrits des principaux philosophes des Lumières. A vingt ans, elle apparaît comme une femme très érudite, idéaliste, persuadée de la perfectibilité de l’homme.  

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Elle collabore à des publications, comme Le Nain jaune ou Le Grand Journal. Elle entame une carrière de journaliste et de conférencière. Elle est la cofondatrice en 1869 avec Paule Minck, Louise Michel et Léon Richer de la Société  pour la revendication des droits civils des femmes , puis en 1870, avec Léon Richer de l’Association pour le droit des femmes , qu’elle préside. Tout en étant initiée au sein du milieu des francs-maçons, fondatrice d’une loge (Le Droit humain), elle entreprend de défendre la cause des femmes. Ses revendications portent sur l’égalité entre homme et femme quant à la gestion des biens, le droit au travail, le rétablissement du divorce, la lutte contre la prostitution, l’instruction et l’obtention de meilleurs revenus pour les salariées. En 1874, avec plusieurs féministes, elle crée la Société pour l’amélioration du sort de la femme.

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Elle meurt d’un cancer en février 1894.

Julie Victoire Daubié est issue de la petite bourgeoisie catholique, d’un père comptable puis caissier. Le 31 août 1844, elle obtient le « Certificat de capacité », un brevet d'enseignante obligatoire, depuis la loi Guizot de 1833.

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Première femme française ayant obtenu le droit de se présenter au baccalauréat à la faculté de lettres de Lyon en 1861, elle étudie le latin et le grec avec son frère, qui est prêtre. Elle choisit de compléter sa formation en zoologie, section mammifères et oiseaux, en s'inscrivant en 1853 au Muséum national d'histoire naturelle de Paris. Le 17 août 1861, elle obtient donc son baccalauréat en totalisant six boules rouges, trois boules blanches, une boule noire (une boule blanche signifiait un avis favorable des professeurs examinateurs, une boule rouge, une abstention, une noire, un avis défavorable).

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Tout au long de sa vie, elle a lutté pour l’émancipation des femmes et la reconnaissance de leurs droits : leur accès à l’enseignement et à une formation professionnelle, une amélioration de leurs conditions de travail, l’égalité de salaires avec les hommes, leur droit de vote, etc.

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A l’Exposition universelle de 1867, elle reçoit une médaille récompensant l’ensemble de son travail.

Hubertine Auclert est née dans une famille aisée et républicaine, dans l’Allier. Destinée par sa mère à devenir nonne, elle entre au couvent qu’elle décide de quitter en 1869 pour s’installer à Paris.

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Fervente républicaine, elle est remarquée par Victor Hugo qui la fait entrer au journal L’Avenir des femmes. Fortement influencée par les figures de Maria Deraismes et Léon Richer, elle s'engage dans le mouvement pour défendre, de manière plus radicale, le droit des femmes et en particulier le droit de vote. En ce sens, elle fonde en 1876, la société Le droit des femmes, qui devient en 1883 Le suffrage des femmes.

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Elle lance en 1881 un journal, La Citoyenne, pour défendre la libération de la femme. Elle reçoit le soutien de figures du mouvement féministe.

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Elle fait partie, en 1900, des fondatrices du Conseil national des Françaises, une organisation ayant pour but de fédérer les groupes féministes en France. Elle mène des actions spectaculaires pour défier les autorités, et faire entendre ses revendications (créer du chahut lors de cérémonies de mariage, briser une urne aux élections municipales de Paris, etc).

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Surnommée « la suffragette française », elle poursuit son militantisme féministe jusqu’à sa mort en 1914.

Olympe de Gouges

(Montauban 1748 – Paris 1793)

Maria Deraismes

(Paris 1828 – Paris 1894)

Hubertine Auclert

(Saint-Priest-en-Murat 1848 – Paris 1914)

Alexandre Kucharski, Olympe de Gouges, fin du XVIIIe siècle, col. part.

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Auguste Raffet, Théroigne de Méricourt en « amazone écarlate de l’Histoire », gravure, 1817.

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Anonyme, Portrait de Maria Deraismes lors de la fondation du Droit humain, 1894. 

Portrait d’Hubertine Auclert, 1910, Agence Rol, Bibliothèque Nationale de France.

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© Bibliothèque Nationale de France

Julie-Victoire Daubié

(Bains-les-Bains 1824 – Fontenoy-le-Château 1874)

Pierre Petit, Portrait de Julie-Victoire Daubié, , 1861, Paris, Bibliothèque Marguerite Durand.

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© Bibliothèque Marguerite Durand

Anne-Josèphe Terwagne

(Marcourt 1762 – Paris 1817)

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