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La Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne (1791).

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La question des femmes – de leur place et de leurs droits – est soulevée dès les premiers jours de la Révolution.

 

Parfois soutenues par des hommes comme Condorcet (Essai sur l'admission des femmes aux droits de cité, 1790), certaines n’ont pas hésité à se lever, à prendre les armes et à revendiquer leur volonté de reconnaissance et d’indépendance, telles les figures de Théroigne de Méricourt (elle prend part aux insurrections des 20 juin et 10 août 1792) et d’Olympe de Gouges.

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Cette dernière rédige en 1791 une Déclaration des Droits de la femme et de la citoyenne. Elle appelle ses concitoyennes à faire leur propre révolution : « Les femmes seront-elles toujours isolées les unes des autres et ne feront-elles jamais corps avec la société ? ». Elle part du principe  que les femmes -qui possèdent les mêmes facultés intellectuelles que les hommes-  ont, par nature, les mêmes droits. La Nation étant définie comme « la réunion de la femme et de l’homme » (article 3), elle en déduit que « la Constitution est nulle si la majorité des individus qui composent la nation n’a pas coopéré à sa rédaction ».

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L’engagement des femmes, début du suffragisme.

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Le suffrage dit universel est instauré en mars 1848, sous la Deuxième République, sous l'impulsion d’Alexandre Ledru-Rollin. Ainsi, tout citoyen âgé de 21 ans a désormais le droit de vote, sans restriction ni de capacité, ni de cens (dans le cadre du suffrage censitaire, le cens est un seuil d'imposition qui conditionne le droit de vote et l'éligibilité des citoyens), les pauvres comme les domestiques, les vagabonds comme les travailleurs itinérants. Cependant les femmes demeurent exclues.

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La même année, un petit mouvement commence à manifester en faveur du suffrage féminin. Quatre femmes, Eugénie Niboyet, Jeanne Deroin, Louise Colet et Adèle Esquiros lancent deux journaux : La Voix des femmes et L’Opinion des femmes. Leur combat est centré sur la liberté civile et politique des femmes. La Voix des femmes, peu de temps avant les élections instaurées par le décret de mars 1848, décide de lancer une candidature : celle d’Aurore Dupin, plus connue sous le pseudonyme de George Sand. Cette initiative est une véritable surprise (même pour l’intéressée qui adhérait aux idées féministes mais  n’était pas suffragiste).

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Les revendications des femmes se font de plus en plus intenses, notamment au travers des personnages de Flora Tristan et plus tard de Louise Michel

Dans les années 1880, le féminisme (terme né sous la plume d’Hubertine Auclert) réunit des groupes aux revendications plus ou moins radicales. Conférences, journaux, manifestations, autodafés du Code Civil, les premières féministes revendiquent l’accès à des droits sociaux et civils réclamés et attendus depuis longtemps : 

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  • l’accès à l’éducation (ouverture des lycées aux filles en 1880, mais sans les matières dites nobles comme le latin ou la philosophie, et sans préparation du baccalauréat, donc sans accès à l’université), 
     

  • la réforme du Code civil (le divorce, qui avait été aboli sous la Restauration en 1816, est rétabli en 1884),
     

  • la conquête de nouveaux métiers (les infirmières remplacent peu à peu les religieuses, les institutrices cantonnées aux classes de filles, vendeuses de magasin et employées de bureau).

Olympe de Gouges, La Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne, 1791.

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