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La révolution démographique.

Le XIXe siècle est touché par une forte croissance de la population. A cette période, la mortalité chute grâce aux progrès de la médecine, de l’hygiène et de l’alimentation qui font disparaître de grands fléaux sanitaires comme la peste et le choléra. En 1800, la France, premier pays à connaître sa transition démographique, est le pays le plus peuplé d’Europe.

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Cette croissance est importante car elle va permettre de stimuler la révolution industrielle en cours, et ainsi augmenter le nombre de producteurs et de consommateurs.

 

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La révolution des transports.

Avant 1830, le transport fluvial et maritime était privilégié. A partir des années 1840, le chemin de fer transforme progressivement le paysage européen et français en permettant la réduction et l’unification des espaces. Le transport des marchandises et des hommes est alors grandement facilité et simplifié. Tous peuvent communiquer, se déplacer et être transportés sur l’ensemble du territoire.

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La première voie ferrée française est ouverte en 1827 pour le transport de marchandises, entre Saint-Étienne et Andrézieux (18 km). En 1835, destinée au transport de marchandises lourdes et de produits sidérurgiques, la ligne Saint-Étienne-Lyon (57 km) est ouverte.

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Le 24 août 1837, la première ligne française, reliant Paris à Le Pecq (18 km), dédiée au transport de voyageurs est inaugurée. Dix ans plus tard, elle est prolongée jusqu’à Saint-Germain-en-Laye.

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En 1848, la France compte déjà près de 2000 km de voies ferrées. 

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La société française au XIXe siècle connaît de profondes transformations : mutations sociales, bouleversements économiques et révolutions industrielles rythment la période. 

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Les mutations sociales

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Une nouvelle classe dirigeante.

L’industrialisation engendre de nouveaux rapports de force qui, de ce fait, bouleversent la hiérarchie sociale établie. La noblesse perd son pouvoir. Les nobles deviennent avant tout des propriétaires terriens, tandis que la nouvelle classe émergente, celle des bourgeois, développe et s’accapare le monde de l’entreprise. Cependant, elle comprend aussi bien les grands propriétaires, ceux qui ont fait fortune dans les affaires, les professions libérales, les fonctionnaires que l'artisan ou le commerçant qui tient une boutique en ville.

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Le rôle de la femme, ou de la maîtresse de maison, est essentiel. Celle-ci est en constante représentation, puisqu’elle peut être considérée comme le double social et mondain de son mari, son faire-valoir. Son apparence permet d'évaluer la richesse de son ménage.

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Jusqu’aux années 1880, les possibilités d’ascension sociale sont fortes. Ingénieurs, voire ouvriers, peuvent prétendre à devenir un jour dirigeants d’entreprise (par exemple la famille des Schneider, au Creusot).
 

Les classes moyennes.

Trois critères sont souvent retenus pour définir cette classe intermédiaire : le salaire, le diplôme et le mode de vie. Cependant, il s’agit de classes qui souffrent du manque d’argent. Avec le développement d’un nouveau système bancaire à cette période, et l’apparition des banques d’affaires et de dépôt, les classes moyennes sont amenées à épargner.

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Elles disposent d’une grande mobilité sociale grâce à un accès à l’éducation. L’épargne leur permet de financer leurs études afin que les générations suivantes puissent gravir les échelons. La fonction est essentielle puisqu’elle va définir le rang social.

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L’accroissement du secteur tertiaire permet à ces classes d’augmenter, de se développer, et de se faire une place dans la hiérarchie sociale de l’époque. Elles disposent alors de leurs propres loisirs.

 

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La révolution agricole.

Sous l’Ancien Régime, le modèle dominant était celui de l’agriculture de subsistance (agriculture de survie avec peu de récoltes). Cependant, à la fin du XVIIIe siècle, des transformations se produisent. La jachère recule afin de laisser place à la culture des plantes fourragères et à l’utilisation d’engrais chimiques. Les pratiques collectives disparaissent pour permettre à l’individualisme agraire de se développer. Les méthodes de culture se modernisent également : les ouvriers agricoles disposent alors de machines à vapeur, de batteuses et de moissonneuses pour les aider dans leur travail.

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On assiste donc au développement d’une agriculture dite « capitaliste », qui permet à la production et la productivité d’être en nette hausse, et ainsi d’accumuler des capitaux. Le surplus de main-d’œuvre n’est plus nécessaire grâce à la lente mécanisation et peut alors se diriger vers la ville et rejoindre les entreprises naissantes.

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La révolution industrielle.

La France a été profondément bouleversée par la révolution industrielle, à partir de 1850 sous le Second Empire (1851-1870). Cette révolution industrielle se caractérise par l’utilisation d’énergies nouvelles, la mécanisation de la production, le développement d’une métallurgie moderne, d’une forte croissance économique et d’une nouvelle organisation du travail.

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La révolution mécanique et la diffusion du machinisme sont les plus notables. Des machines existaient avant le XIXe siècle, mais celles-ci fonctionnaient à l’aide d’énergies traditionnelles (humaine, animale ou naturelle). La grande innovation est l’introduction de la machine à vapeur, mise au point par Denis Papin. Quelques années plus tard, James Watt met en place le condensateur, autre pas décisif.

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De cette façon, l’usine se substitue progressivement à l’atelier, en permettant une concentration massive des machines dans un même lieu (factory system). Ce nouveau système engendre une concentration et un accroissement du capital. La production et la productibilité sont grandement accélérées.   

Honoré Daumier, Les trains de plaisir,

Musée d'art et d'histoire de Saint-Denis.

 

n° d'inv. LD 3295.

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"Quand après dix assauts infructueux on arrive enfin à conquérir une place dans un wagon on éprouve un premier et bien vif plaisir."

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© Musée d’art et d’histoire de Saint-Denis

La classe ouvrière.

La classe ouvrière se développe également au XIXe siècle. Caractérisée par un travail manuel, cette classe est très diversifiée. Elle dispose d’une hiérarchie interne : on distingue alors les ouvriers qualifiés reconnus comme ayant un « savoir », les manœuvres qui sont à leur service, et les ouvriers spécialisés, dans un produit ou un type de travail. Les domestiques occupent la place la plus basse dans cette échelle, mais sont en retrait à cette époque.

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Cette classe devient dépendante des détenteurs du capital. Les ouvriers disposent de revenus médiocres, les faisant vivre dans une certaine précarité. La paupérisation est alors courante. La mécanisation due à l’industrialisation de la société, a enlevé toute responsabilité à l’ouvrier.

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Cependant, au cours du XIXe siècle, des lois sociales sont promulguées afin d’améliorer les conditions de vie, souvent difficiles. La durée du travail est réglementée, comme l’âge minimum : la loi Guizot de 1841 interdit en effet le travail des enfants. En 1864, les ouvriers acquièrent le droit de grève, et en 1884 la liberté syndicale. L’assurance accident et l’assurance maladie ne sont obtenues qu’en 1898, à la veille du XXe siècle.  

Dans cette seconde moitié du XIXe siècle, les autorités dirigeantes prennent conscience des conditions de vie de la population, en particulier celles des classes les plus populaires et défavorisées.  

Clément Auguste Andrieux, Une Cantine nationale, Musée d'art et d'histoire de Saint-Denis.

 

n°d'inv. 2012.0.368.15.

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© Musée d’art et d’histoire de Saint-Denis

Les révolutions

Honoré Daumier, Une station infiniment trop prolongée, Musée d'art et d'histoire de Saint-Denis.

 

n° d'inv. LD 1055


"C’est étonnant ! le convoi n’arrive pas !... ordinairement il n’est en retard que de trois quarts d’heure, et aujourd’hui voilà une heure et demie que nous attendons !... l’exactitude n’est pas la politesse des wagons !..."

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© Musée d’art et d’histoire de Saint-Denis

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