top of page

La Régence (1715-1723)

​

En 1715, après un règne de 72 ans, Louis XIV s’éteint au Château de Versailles. Durant toutes ces années, il s’est appliqué à profondément transformer l’ensemble du royaume et à ancrer son image sur la scène politique internationale. C’est pourquoi, en 1715, la question de sa succession apparaît alors essentielle et primordiale.

​

Ayant subi de nombreuses pertes au sein de sa famille durant les dernières décennies de son règne, Louis XIV n’a alors qu’un successeur âgé de cinq ans : son arrière-petit-fils, le futur Louis XV, trop jeune pour assumer les fonctions de roi de France. Ainsi, c’est Philippe d’Orléans, le neveu de Louis XIV, qui arrive alors au pouvoir. La Régence se met en place. On assiste, au cours de ces années, à un renouvèlement des instances politiques, de certaines assises économiques, des mentalités et du goût. Les esprits se libèrent et une nouvelle société s’épanouie. En effet, toute cette société jusque-là proche de Louis XIV, commence à s’affranchir, moralement et géographiquement, de Versailles afin d’affirmer ses intérêts individuels. Elle souhaite s’accaparer tous les plaisirs et les honneurs liés à  la cour : confort, mondanité, commande et création artistique.

​

Louis XV accède à la majorité (13 ans) en février 1723. Cependant, il ne monte sur le trône qu’à la fin de l’année, en décembre, à la mort de Philippe d’Orléans.

Le règne de Louis XV (1723-1774)

​

Sans réelles capacités politiques du fait de son jeune âge, Louis XV va être soutenu à la tête de l’État par plusieurs ministres, qui vont alors l’accompagner durant ses premières années. Le cardinal Fleury est notamment nommé ministre d’Etat. Cependant, à partir de 1743, Louis XV va suivre l’initiative de son arrière-grand-père Louis XIV : à la mort du cardinal Fleury, il annonce son intention de gouverner seul, sans ministre de titre ou de fait. Il détient alors une autorité propre et personnelle.

​

Son règne a souvent été contesté, mais s’est distingué également par diverses actions et vertus politiques. En effet, Louis XV est avant tout un homme de paix. Il n’a pas hésité à sacrifier la victoire à celle-ci, notamment pour la Guerre de Succession d’Autriche (1740-1748) conclue par le traité d’Aix-la-Chapelle (1748), et la Guerre de Sept Ans (1756-1763) achevée par le traité de Paris (1763). La notion de service rendu à l’Etat est la plus forte et se développe dans ces années-là. Louis XV met également en place une politique de soutien, favorable au peuple (édits de triage en 1767 et 1773). Ses nombreuses actions lui valurent même le surnom de Louis le Bien-Aimé.

Le règne de Louis XVI (1774-1791)

​

Le mariage entre le Dauphin, Louis XVI (fils de Louis-Ferdinand de France et de Marie-Josèphe de Saxe), et la Dauphine, Marie-Antoinette d’Autriche (fille de François Ier du Saint-Empire et de Marie-Thérèse d’Autriche), est célébré le 16 mai 1770. Louis XVI accède au trône de France à la mort de son grand-père Louis XV en 1774. Considéré comme indolent par certains, incapable par d’autres, Louis XVI doit faire face à une série d’incompréhensions tout au long de son règne.                    

Quelques succès marquent sa politique : l’alliance avec l’Autriche, renforcée par le mariage avec Marie-Antoinette, conduit la France à une victoire contre les Anglais en 1783. Cependant, les idées républicaines venues d’Outre-Atlantique (Les États-Unis, dont l’indépendance est soutenue politiquement et militairement par la France) commencent à séduire les élites intellectuelles (4 juillet 1776).

​

François Guérien (d'après Louis-Michel Van Loo), Louis XV en costume royal, huile sur toile, 1770.

​

© Domaine public

Anonyme, Philippe II d’Orléans et Louis XV, 1718.

 

À droite le futur roi Louis XV (1710-1774), à gauche Philippe d'Orléans, duc d'Orléans (1674-1723), régent de France.

​

© Domaine public

Marié à Marie Leczinska (mariage célébré en 1725) avec qui il aura dix enfants, Louis XV partage néanmoins ses appartements avec plusieurs autres femmes, ses favorites. Deux d’entre-elles ont eu une forte influence sur lui et sur ses actions : Jeanne-Antoinette Poisson, marquise de Pompadour (1721-1764), et Jeanne Bécu de Cantigny, comtesse du Barry (1743-1793). La première fut, comme on aime l’appeler, son « ministre de principe ». Proche du cercle des Lumières, elle l’initie et l'éveille aux idées nouvelles : l’Encyclopédie et les turqueries (des œuvres d’art issues de la mode orientaliste développée en Europe de l’Ouest) notamment.

​

La fin du règne est marquée par l’arrivée de la comtesse du Barry, officiellement présentée en 1769. Les ministres ne cherchent pas à cacher leur vive hostilité à l’égard de cette nouvelle maîtresse royale. Le ministre Choiseul engage notamment dans son parti la jeune dauphine Marie-Antoinette d’Autriche, fraichement arrivée à la cour : son ambition est de donner pour maîtresse au roi sa sœur, la duchesse de Grammont.

Louis XVI tente de mettre en place des réformes afin de redresser économiquement le pays.  Le 13 septembre 1774, Anne Robert-Jacques Turgot, partisan du libéralisme économique, fait adopter un texte décrétant la liberté du commerce intérieur des grains et de la libre importation  des céréales étrangères. Cependant, au printemps 1775, les prix flambent et la rumeur d’une famine imminente emplit le pays. Des émeutes surviennent (les boulangeries de Paris, Versailles et quelques villes de province sont pillées) et sont rapidement réprimées (la guerre des farines).  À partir de là, Turgot entreprend une série de réformes visant à débloquer le libre fonctionnement politique, économique et social de la société, et à mettre au pas les parlements.

​

Néanmoins le manque de fermeté de Louis XVI l’oblige à céder face à l’opinion publique : il sacrifie ces grands ministres devenus impopulaires, Turgot et Necker. Cependant, les difficultés financières s’accroissent et les paysans commencent à protester contre l’augmentation des impôts. Une crise économique, sociale et financière conduit alors à la convocation des États Généraux, le 4 mai 1789. Le Peuple se révolte et prend la Bastille le 14 juillet 1789.

bottom of page